Je crois que je n'ai pas la constance nécessaire pour tenir un blog ; avoir l'envie d'écrire (ou au moins la capacité) tous les jours, ce n'est pas donné à tout le monde. Bon, le week-end, le casse-pieds officiel est là; et comme je n'ai absolument pas l'intention qu'il ait vent de l'existence de ce blog, je me tiens à carreau...

Il est reparti tout à l'heure dans sa Bruxelles de fonction. Il a été charmant ce week-end (par rapport à ce qu'il peut être, tout est relatif), certainement parce qu'il part pour 3 semaines. Ca me fera un peu d'air, il est tellement pénible en ce moment. Dis-moi, lectorat virtuel, si tu existes, est-ce trop attendre d'un homme que de vouloir que :
- il s'intéresse un peu à mon boulot et ne le dénigre pas systématiquement (job moyennement polémique : je fais de la communication dans un conseil régional) ; et de manière générale, il s'intéresse un peu à ce que je fais ; il faut dire que consultant en géostratégie à Bruxelles, ça c'est un vrai travail (je précise que mouaa je m'intéresse et ne critique pas, croyez-moi svp)
- il considère le lit commun comme un endroit où l'on peut dormir, certes, mais aussi baiser et échanger un peu de tendresse ; ben oui, la tendresse ça arrive de temps en temps, le sexe aussi, un peu plus souvent, mais le lit c'est le lieu sacré du sommeil ;
- il me fasse confiance ; je n'ai pas toujours été digne de confiance, mais comme je l'ai déjà dit, ça fait longtemps (trop?) que je file droit (trop?) ;
- il me fasse un bébé ; bon oui, là je sais j'exagère, parce que 1) j'ai beaucoup de griefs contre lui et 2) ça c'est vraiment beaucoup trop attendre d'un homme.

En attendant, ça reste trois semaines sans sexe... Reste le sexe solitaire en écrivant son blog, mais si je suis toute seule, ça risque de ne pas m'amuser longtemps.

Missions de fille presque accomplies, mais je me suis fait arrêter par un verre de vin. Quelle drôle d'idée de se lancer dans une tentative de blog à caractère - au moins - érotique juste au moment où ma vie sexuelle est particulièrement morne. Ce ne sont pas vraiment les partenaires potentiels qui manquent, l'officiel qui est particulièrement casse pieds en ce moment, le meilleur ami qui propose régulièrement ses services, le cothurne déjà mentionné qu'il faudrait juste un peu provoquer. C'est pas l'envie non plus.
C'est juste que depuis un gros lustre, je suis désespérément fidèle, l'âge sans doute. Et que l'officiel, agréé justement pour très forte compatibilité sexuelle et désir constant, accuse un peu le coup. Ben oui, je préfère peut-être le vin, mais je n'ai que 33 ans...

Le voilà mon problème: je ne suis pas contrariante, je n'attends qu'un peu de gentillesse (un tout petit peu) et beaucoup de désir; du désir les premiers jours, les premiers mois, les premières années, et ensuite aussi. Je crois que je suis désirable d'ailleurs; sauf que - je vais être obligée de faire une vilaine généralité - les mecs d'aujourd'hui, à plus ou moins long terme, sont au moins psychologiquement castrés par l'expression de notre désir, à nous femmes libérées de deuxième génération. Au début, ils sont tout contents de tomber sur une fille qui est toujours partante (il y en a d'autres? Pas parmi mes copines en tous cas). Puis la première ou la seconde fois qu'on a envie, et pas lui, il y a comme un malaise, même si on fait tout pour le rassurer. Puis, tacitement, on accepte de ne plus montrer unilatéralement de désir; mais d'être toujours partante hein, on reste une nana de première qualité.

Mouais, pas très excitant tout ça, je vais me reprendre, promis. J'ai hâte que cet endroit pullule de commentaires, de "c'est nul, pas intéressant", de "t'écris mal", de "avec moi ta vie sexuelle serait trépidante" mais oui bien sûr. Bon, faut se bercer d'illusions...

Bien que je sois moyennement motivée pour parler de ma vie sexuelle, me trouvant actuellement en face de mon cothurne de bureau, qui n'est pas dénué de sex-appeal en général mais choisit cette fin de journée pour faire des calculs à haute voix, emmitouflé dans une écharpe des années 70. Pas bien de faire du blog au bureau; mais participe d'une tentative d'autothérapie, donc bon pour employeur.

Vie sexuelle donc. Chargée. Ne situe pas encore bien pourquoi étant donné que, franchement, je crois que je préfère un bon verre de vin à une partie de jambes en l'air. Une petite cinquantaine de mecs seraient bien étonnés en apprenant ça, moi-même ça me surprend un peu...

Bon, tentative avortée, faut que je file ; je tâcherai de m'y recoller ce soir après cours de danse, repassage, manucure, toutes les activités normales de la fille active normale que je suis.

Quand même : waouh, j'ai eu mon premier commentaire! Un peu ironique, certes, mais  ça me fait bien plaisir... Merci Truly!

00h09, création d'un blog ; après avoir découvert celui de Larouquine via Libé, après 20 ans à me dire que j'allais écrire, un jour, quand je serai capable de produire un roman, une nouvelle, un article, quelque chose qui soit publiable quoi.
Si le blog de Larouquine, qui est vraiment sympa, frais, mais ne signale pas tout à fait l'arrivée d'une nouvelle Sagan, intéresse foule d'internautes et une publication en quête de lectorat, peut-être bien que ma vie sexuelle fera audience aussi. A défaut, ce beau lieu d'introspection me permettra peut-être de servir à mon psy un discours un tout petit peu construit. Qui sait?

Je ne crois pas qu'on se mette à écrire des romans ou à faire l'acteur parce qu'on est super bien dans ses baskets et qu'on veut donner "dooonnnneeer" aux autres. Je crois que les gens biens dans leurs baskets (1) ça n'existe pas, (2) ça dene se donne pas en spectacle. Mon problème à moi c'est que j'ai-tout-pour-moi : je suis plutôt jolie, plutôt jeune, plutôt pas idiote, j'ai un chouette boulot, un super appart, ce qu'il faut d'amis formidables, et même un amoureux qui a ses défauts mais c'est mon amoureux. Et quand on-a-tout-pour-soi, ben il faut en faire quelque chose, mais quoi donc? Je n'en sais rien, et je compte sur les rares lecteurs de ce brand new blog pour m'orienter ("il y a des gens qui ont des vrais problèmes", "arrête de nous faire chier sale petite bourgeoise prétentieuse", "je vais t'aider, charmante yookoonkoon, à donner un sens à ta vie", etc.)

Allez, dès demain, je me lance dans ma vie sexuelle - et néanmoins sentimentale - parce qu'il faut bien que je me présente, et je ne saurais pas me définir autrement.